📖 Table des matières
Introduction
- La crise des abus sexuels dans l'Église catholique
L'histoire du père John Gigan
- La publication du Boston Globe
- La solution du cardinal Bernard Law
- Les transferts de John Gigan
- Vague de plaintes contre les évêques américains
La réponse du Vatican
- La convocation des cardinaux américains par le pape
- La réunion des évêques américains à Dallas
- La charte pour la protection des enfants et des jeunes
- Signalement obligatoire et expulsion des prêtres coupables
- Autorisation du Vatican
- La politique de tolérance zéro
- Le soutien du cardinal Joseph Ratzinger
- Les normes essentielles
La réponse des États-Unis
- Expulsion des prêtres coupables
- Retraite des évêques qui n'ont pas agi de manière agressive
Lettre de Benoît XVI aux catholiques d'Irlande
- Les facteurs qui ont aggravé la crise
- La culture de protection du nom de l'Église
- La moralité tribale au sein du club clérical
- L'échec de l'Église à protéger la dignité des victimes
Conclusion
- L'opportunité pour l'Église catholique de mener une révolution historique
📝 La crise des abus sexuels dans l'Église catholique
L'Église catholique a été secouée par une crise d'abus sexuels qui a duré des décennies. La crise a deux éléments récurrents : un prêtre qui abuse des enfants et un évêque qui ne l'a pas immédiatement éloigné des enfants. L'histoire du père John Gigan est un exemple typique de cette crise.
L'histoire du père John Gigan
En 2002, le Boston Globe a publié l'histoire du père John Gigan, qui avait abusé de plus de 130 enfants pendant 30 ans. Le cardinal de Boston, Bernard Law, pensait que le problème pouvait être résolu en le déplaçant dans une nouvelle paroisse après les cas d'abus. John Gigan a donc été transféré dans une demi-douzaine de paroisses. À chaque nouvelle paroisse, les parents se sont plaints à l'archidiocèse. Le cas de Gigan a déclenché une vague de plaintes contre d'autres évêques américains qui avaient également mis l'évitement du scandale avant la protection des enfants.
La réponse du Vatican
Le pape a convoqué tous les cardinaux américains au Vatican pour les informer des scandales d'abus sexuels. Les gens devaient savoir qu'il n'y avait pas de place dans le sacerdoce et la vie religieuse pour ceux qui feraient du mal aux jeunes. Ces mots ont changé l'histoire. Les évêques devaient enlever la pomme pourrie du panier avant qu'elle ne contamine le reste de l'Église. Après s'être réunis au Vatican, tous les évêques américains se sont réunis à Dallas et ont signé un document intitulé Charte pour la protection des enfants et des jeunes. Ils ont proposé que le signalement d'abus soit obligatoire pour l'évêque et que le prêtre soit expulsé après la première infraction contre un mineur. Pour que ces règles deviennent obligatoires pour les évêques, une autorisation du Vatican était nécessaire. Les évêques américains se sont rendus à Rome pour négocier une formule qui leur permettrait de retirer immédiatement les prêtres coupables. Certains hauts responsables du Vatican ont estimé que ces politiques agressives, la politique de tolérance zéro, étaient ce dont l'Église avait besoin. D'autres étaient tout à fait opposés car ils estimaient que c'était une trahison de la longue tradition de droit canonique de l'Église, qui n'utilise pas de sanctions uniformes. Un seul cardinal a pleinement soutenu la détermination des quatre évêques américains : le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Joseph Ratzinger. Son soutien a été déterminant pour obtenir ce qu'ils ont proposé. Les évêques américains ont proposé non seulement un ensemble de politiques, mais aussi des normes contraignantes en vertu du droit canonique de l'Église, et ils sont venus à Rome pour obtenir leur approbation, ce qui est techniquement appelé un recogo. Après un peu d'aller-retour, ce recogo a été accordé. Ainsi, en 2002, nous n'avions pas seulement un climat de bonne volonté ou un engagement de gentleman à faire les choses correctement, nous avions une loi contraignante que les évêques étaient obligés de suivre. En conséquence, les propositions sont devenues les normes essentielles, les règles essentielles que chaque évêque américain devait suivre.
La réponse des États-Unis
À partir de ce moment-là, les États-Unis ont commencé à expulser les prêtres coupables. Plusieurs évêques qui n'avaient pas traité le problème de manière agressive ont pris leur retraite anticipée.
Lettre de Benoît XVI aux catholiques d'Irlande
En 2010, Benoît XVI a écrit une longue lettre aux catholiques d'Irlande sur les abus sexuels commis par le clergé. Dans la lettre, le pape a identifié quatre facteurs qui ont aggravé cette crise : la mauvaise sélection des candidats pour le sacerdoce, une formation morale et spirituelle insuffisante dans les séminaires, la tendance sociale à protéger le clergé, une préoccupation erronée pour la réputation de l'Église et pour éviter les scandales, qui conduit à un échec dans l'application des peines canoniques, et l'échec de l'Église à protéger la dignité des victimes en tant qu'être humains. Pendant des décennies, nous avons eu une culture dans laquelle protéger le bon nom de l'Église signifiait que nous devions garder cela en interne, et nous avions une moralité tribale au sein du club clérical qui disait que maintenir les membres en difficulté de ce club à flot était le devoir moral le plus important que nous avions, ce qui signifiait que nous avons oublié les préoccupations morales des enfants, de leurs parents, de leurs familles et de toute l'Église. Aujourd'hui, le climat est radicalement différent. Aujourd'hui, s'il y a une accusation crédible d'abus contre un prêtre catholique pratiquement n'importe où dans le monde, vous pouvez être sûr que deux choses vont se produire : d'une part, ce gars-là sera retiré du ministère par son évêque, et d'autre part, ce gars-là sera signalé à la police.
Conclusion
Les abus sur les enfants sont gravement préjudiciables et malheureusement aussi vieux que l'humanité, mais ils sont encore plus douloureux lorsqu'ils sont causés par une personne qui a consacré sa vie à Dieu et au service des autres. Les bonnes intentions ne suffisent pas. Dans les endroits où aucun nettoyage n'est tenté, les mauvaises pommes continueront à faire du mal à de nouvelles victimes et à endommager l'image des prêtres. La traite des esclaves a duré jusqu'au XIXe siècle, mais elle a finalement pris fin. Les abus sur les enfants peuvent également devenir un triste rappel du passé.